L’usure professionnelle : qu’est-ce que c’est ?

Trop souvent associée aux seuls maux de dos des travailleurs physiques, l’usure professionnelle recouvre bien d’autres problématiques. Comprendre ces différentes manifestations et leurs origines fait partie du rôle de l’entreprise. Et des éléments indispensables pour prévenir leur apparition : nos pistes pour appréhender ce risque.

L’usure professionnelle est un phénomène multi-factoriel

Elle est assez facile à déceler lorsqu'elle est liée à la pénibilité du travail et aux manifestations physiques. Elle peut cependant se présenter sous des formes variées plus ou moins associées aux facteurs déclenchants. Trois types différents d’usures sont possibles : physique, cognitive ou psychologique. Dans tous les cas, elle conduit à une altération de la santé du salarié.

Les manifestations physiques de l’usure sont les douleurs, les lombalgies et les troubles musculosquelettiques pour les plus connus. Elle peut également prendre la forme de migraine et se traduire, dans les cas les plus extrêmes, par une maladie professionnelle.

Cognitivement, l’usure professionnelle se manifeste notamment par un stress intense ou une charge mentale élevée. Elle engendre des difficultés de concentration voire des pertes de mémoire.

Les traductions psychiques sont l’essoufflement professionnel, la démotivation, le désengagement.

Les causes varient selon les personnes et l’environnement

L’usure professionnelle touche toutes les catégories de salariés. Les salariés expérimentés ne sont pas les seuls à subir ces symptômes. L’origine des troubles se trouve principalement dans :

  • Les conditions physiques du travail : port de charges lourdes, exposition aux intempéries ou à des produits chimiques dangereux, etc.
  • L’organisation du travail : répétition ou parcellisation des tâches, objectifs imprécis ou inatteignables, trop ou pas assez d’autonomie.
  • Le parcours professionnel : obsolescence des compétences, absence de perspective ou de reconnaissance professionnelle.

L’usure professionnelle selon l’ANACT

L’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) a donné une définition à l’usure professionnelle à savoir :

« processus d’altération de la santé qui s’inscrit dans la durée et qui résulte d’une exposition prolongée à des contraintes de travail (ex : port de charges lourdes, objectifs irréalistes, injonctions contradictoires, pression temporelle…) ».

Cette définition est la plus largement partagée dans les entreprises.

Un facteur de risques pour l’entreprise comme pour le salarié

L’usure professionnelle altère l’état de santé du salarié et fait courir des risques importants à l’entreprise dans son ensemble.

Les salariés usés professionnellement sont exposés à :

  • L’augmentation et l’aggravation de problèmes de santé.
  • La difficulté à réaliser correctement leur travail.
  • La perte de compétence et la dégradation de l’employabilité.
  • La perte d’estime de soi et la démotivation.

L’entreprise va devoir faire face à :

  • L’augmentation de l’absentéisme.
  • La progression du nombre de personnes en inaptitude de travail.
  • Un turnover plus élevé.
  • La dégradation du climat social.
  • La croissance du coût de la gestion RH.
  • La baisse de la rentabilité et de la compétitivité.

La prévention de l’usure professionnelle : le rôle prépondérant de l’entreprise

Les manifestations d’usure professionnelle pourraient augmenter dans les années qui viennent du fait de l’allongement de la vie professionnelle. Il appartient donc à l’entreprise d’anticiper ce risque. Et ce d’autant que la santé des salariés et leur bien-être sont des atouts pour sa performance sociale et économique à moyen et long terme.

Analyser

La première action à mener est de mieux appréhender la réalité de l’usure professionnelle des collaborateurs de votre entreprise : qui est concerné ? comment cela se traduit concrètement ? quelles sont les causes ? Des outils existent déjà pour débuter cette phase d’analyse comme le bilan social de l’entreprise. Malakoff Humanis vous propose également des guides pédagogiques pour structurer votre démarche : les kits enjeux RH

Concevoir un plan d’action

Ce diagnostic est indispensable pour formaliser un plan d’action. Car les leviers dont vous disposez sont nombreux :

  • Modifier l’environnement de travail pour réduire la pénibilité physique (par exemple, moderniser un parc de chariots élévateurs),
  • Revoir l’organisation du travail (horaires aménagés, temps partiel, autonomie d’exécution, etc.) afin d’alléger le stress et la charge mentale,
  • Améliorer son management et sa conduite du changement,
  • Renforcer sa gestion des ressources humaines et développer les compétences via un plan de formation ambitieux (parcours professionnel limitant l’exposition aux risques, VAE, etc.,
  • Accompagner les salariés en prévention et en gestion des problèmes de santé.

La construction du plan d’actions est un élément de cohésion dans l’entreprise. Tous les acteurs - management, salariés, CSE – doivent participer à sa co-construction. Le travail peut également être accompagné par des intervenants extérieurs comme la médecine du travail.
 

Un allié
 

Intégré à l’entreprise ou extérieur, c’est un expert des risques professionnels. Sa mission est le diagnostic, le conseil et l’accompagnement de la démarche prévention.

Mesurer

Le plan d’actions doit s’appuyer sur des indicateurs précis : planning, critères de mesures des progrès, rendez-vous d’évaluation, etc. Pouvoir mesurer la mise en œuvre des actions préventives et constater les progrès ou les retards participe de la démarche et de son amélioration.

La communication des résultats est l’occasion pour l’entreprise de réaffirmer son engagement à éviter l’usure professionnelle de ses salariés.

Le saviez-vous

Dans le cadre de notre démarche Diagnostic et protection du capital humain, Malakoff Humanis et ses experts vous proposent d’identifier les vulnérabilités sociales de vos salariés et d’établir un plan d’action personnalisé pour les prendre en compte. 

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