Épuisement professionnel, burn out : comment le détecter et le prévenir ?

L’épuisement professionnel ou burn out est composé d’un ensemble de symptômes physiques et psychiques. Différent selon les personnes, il a pourtant une source commune : une mauvaise gestion du stress. Pour prévenir ce risque, l’employeur peut agir sur les conditions et la qualité de vie au travail des salariés.

Le burn out : quand le stress rend malade

Reconnu comme directement lié au travail mais difficile à diagnostiquer, l’épuisement professionnel est une réalité : 1 salarié français sur 3 en aurait déjà souffert(1). Il est défini par l’organisation mondiale de la santé comme « un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». Il se manifeste par des symptômes psychologiques et/ou physiques.

Des signaux de la souffrance psychologique à surveiller

Avec les troubles physiques, la souffrance psychologique fait partie des symptômes de l’épuisement professionnel. Elle s’installe de façon insidieuse et est difficile à identifier.

Dans le cadre de la prévention, les managers de proximité doivent donc faire attention à certains signes qui peuvent la révéler comme :

  • Une absence de motivation de plus en plus forte pour le travail ;
  • L’apparition d’une attitude cynique vis-à-vis du monde de l’entreprise suivie d’un désengagement ;
  • Irritabilité, colères subites ou pleurs incontrôlés ;
  • L’expression d’un sentiment d’échec ou d’incompétence ;
  • La baisse de confiance en soi ;
  • Un isolement croissant du reste de l’équipe ;
  • Une difficulté à se concentrer sur les missions.

Les maux physiques multiples doivent être pris au sérieux

Les symptômes physiques sont plus évidents à détecter. Parmi ceux-ci les plus fréquents sont :

  • La fatigue généralisée et persistante ;
  • Les maux de dos, les migraines, les troubles gastriques ;
  • Les troubles du sommeil ;
  • La perte ou le gain de poids ;
  • La plus grande sensibilité aux infections (rhume, grippe, etc.).
     

Employeur, comment organiser la prévention du burn out ?

La principale cause commune du burn out est la charge de travail élevée. Mais ce n’est pas la seule explication. Beaucoup de gens travaillent beaucoup sans pour autant souffrir d’épuisement. Pour que celui-ci s’installe, il faut que s’y ajoutent d’autres facteurs.

Savoir identifier les signaux faibles non physiques

Sont ainsi mis en cause, le manque d’autonomie et de marges de manœuvres dans l’organisation de son travail. Les mauvaises relations au travail, qu’il s’agisse des modalités d’expression, des consignes ou de l’ambiance d’équipe sont également incriminées. De plus en plus, se pose également la question de la conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle, les outils numériques ayant rendu la frontière entre les deux plus poreuse. Sont également à surveiller la charge émotionnelle des salariés en contact fréquent avec le public et les conflits de valeurs générés par des changements d’orientation de l’entreprise mal compris ou acceptés.

Lire aussi : Mal-être au travail : écouter, porter de l’attention, mieux accompagner…

Mettre la qualité de vie au travail au cœur de l’entreprise

« L’employeur doit s’interroger sur l’organisation et l’environnement de travail, sur le climat, sur l’ambiance et sur les méthodes de travail ». Philippe Zawieja, chercheur associé à l’Université de Sherbrooke.

La prévention de l’épuisement professionnel passe par des actions pour repérer les situations à risques et les traiter. Il s’agit aussi pour l’employeur d’améliorer la qualité de vie au travail. Pour cela, il doit :

  • Organiser une évaluation régulière des risques spécifiques aux différents services ou métiers de l’entreprise ;
  • Evaluer la charge de travail, les urgences, les contraintes de temps et prévoir des modes de régulation limitant la surcharge dans la durée ;
  • Travailler sur les méthodes de management afin de donner des marges de manœuvre au salarié et permettre la détection des signaux faibles ;
  • Développer des formes diversifiées de reconnaissance au travail (financière, statutaire, etc.) ;
  • Mettre à disposition des salariés toute l’information nécessaire sur le burn out et les mesures préventives  ;
  • Mobiliser la médecine du travail et des expertises externes  ;
  • Mettre en place des dispositifs de prévention pluri-disciplinaires et adaptés aux besoins des salariés.

Plus ces actions sont réalisées en amont et réévaluées régulièrement et plus la qualité de vie au travail s’améliore et le risque d’épuisement professionnel se réduit. Et s’il n’existe pas de recette miracle pour éviter l’épuisement professionnel, chaque entreprise dispose de marges de manœuvre pour que chaque salarié s’épanouisse dans son travail tout en restant en bonne santé.

> À lire aussi : L’ergonomie des postes de travail : une solution pour réduire l’absentéisme ?

Pour aller plus loin

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(1)Edition 2019 du Baromètre Santé et qualité de vie au travail Malakoff Humanis

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