Comment la Covid-19 a-t-elle impacté l'absentéisme ?

L’absentéisme au travail et la Covid-19 sont étroitement liés. En mai dernier, la Covid-19 représentait plus d’un quart des arrêts maladie prescrits. Mais la crise sanitaire a eu d’autres conséquences, telles que la crainte pour certains salariés de revenir sur leur lieu de travail et la prise de mauvaises habitudes en télétravail. En quoi la Covid a-t-elle impacté l’absentéisme ?

L’impact de la Covid-19 sur l’absentéisme au travail

La Covid-19 responsable de nombreux arrêts maladie

La crise sanitaire liée à la Covid-19 a bouleversé l’organisation du travail, en France comme à l’étranger.

Au mois d’avril dernier, la Covid-19 a été responsable de plus d’un quart des arrêts maladie prescrits dans l’Hexagone.

  • 14 % de ces arrêts maladie concernaient des cas de Covid-19 confirmés ou suspectés.
  • 12 % des arrêts maladie concernaient des cas contact, c’est-à-dire des personnes ayant été en contact avec des personnes confirmées ou suspectées d’avoir le virus.

Qu’il s’agisse de cas confirmés ou de suspicions, la Covid-19 a eu un fort impact sur l’absentéisme au travail pendant les mois d’avril et de mai.

26 % des arrêts maladie prescrits en avril étaient liés à la Covid-19

Bon à savoir

Si vous avez été en contact avec une personne malade de la Covid-19, il est primordial de vous isoler pour éviter de contaminer d’autres personnes et limiter la propagation du virus. Il est nécessaire de se faire tester et de surveiller sa santé.

Les inquiétudes liées à la Covid-19 favorisent l’absentéisme

La suspicion ou la confirmation de cas de Covid-19 ne constituent pas les seuls motifs d’arrêt de travail. La crainte des salariés de revenir sur leur lieu de travail en raison de l’épidémie est également un motif évoqué par les salariés eux-mêmes. 

Après plusieurs semaines de télétravail ou de chômage partiel, le retour en présentiel a suscité des appréhensions. Entre la crainte d’évoluer dans des locaux insuffisamment nettoyés, de travailler dans un espace partagé et de reprendre les transports en commun, 56 % des salariés déclaraient, en juin, être inquiets à l’idée de retourner sur leur lieu de travail. 11 % des salariés envisageaient même de se faire prescrire un arrêt de travail

L’appréhension de retourner travailler dans son bureau peut être source de stress. Les risques psycho-sociaux (RPS) constituent le deuxième motif des arrêts maladie sur la période. C’est d’ailleurs la première fois que les RPS dépassent les troubles musculo-squelettiques (TMS). Ainsi, en mars, 14 % des arrêts maladies étaient dus aux RPS, contre 10 % pour les TMS, en juin 13 % contre 12 %.

Le télétravail : bonne ou mauvaise solution pour lutter contre l’absentéisme ?

Pour respecter le confinement et permettre aux salariés de poursuivre leur activité, le télé-travail s’est généralisé pendant la crise sanitaire. Une fois le confinement terminé, le Gouvernement a continué d’inciter les entreprises à opter pour le travail à distance.

En mai, le télétravail était plébiscité : 84 % des télétravailleurs déclaraient vouloir continuer le travail à distance après le confinement. Mais est-ce une bonne solution ? 

Si les salariés voient de nombreux avantages au télétravail (efficacité au travail, flexibilité, meilleure conciliation entre vie personnelle et professionnelle, plus grande autonomie, etc.), celui-ci peut avoir des risques pour la santé :

  • une dégradation de la posture de travail chez 45 % des télétravailleurs ;
  • une baisse de la pratique physique (44 %) ;
  • une dégradation du sommeil (33 %) ;
  • une dégradation de l’hygiène alimentaire (25 %) ;
  • 31 % des télétravailleurs estiment que le télétravail a eu un impact négatif sur leur santé psychologique pendant le confinement ;
  • 39 % se disent souvent stressés ;
  • 34 % ne disposent pas d’une pièce ou de mobilier propice au télétravail.

Autant d’effets négatifs du télétravail sur la santé individuelle et sur la santé au travail des salariés pouvant favoriser l’apparition de troubles musculo-squelettiques (TMS) et de risques psycho-sociaux (RPS) qu’on sait responsables d'arrêts maladie.

« 31 % des télétravailleurs estiment que le télétravail pendant le confinement a eu un impact négatif sur leur santé psychologique »

À retenir

  • En avril, la Covid-19 était responsable de plus d’un quart des arrêts maladie prescrits.
  • La crainte du retour au travail après le confinement a favorisé l’absentéisme.
  • Le télétravail a eu des effets négatifs sur la santé au travail et sur la santé individuelle de certains salariés, et pourrait favoriser l’absentéisme.

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