Aidant familial et travail : quels aménagements possibles ?

1 aidant familial sur 5 est salarié. Dans chaque entreprise, il y a donc plusieurs personnes qui jonglent avec leurs emplois du temps personnel et professionnel. Pour les aider à tout concilier, l’entreprise peut proposer des aménagements du travail. Tour d’horizon des possibilités.

Les aménagements du temps de travail du salarié aidant

Près de 8 salariés aidants sur 10 n’échangent jamais avec leurs collègues ou leur manager sur leurs difficultés d’après les résultats du 3ème baromètre de la Fondation Médéric Alzheimer. Pour la plupart d’entre eux, le silence s’explique par la peur d’être stigmatisé ou le refus de parler de sa situation personnelle. A cela peut se rajouter le tabou autour des maladies neuro-dégénératives des personnes âgées.

Pourtant le salarié aidant doit faire face à de multiples problèmes puisqu'il doit gérer, souvent à distance, tout ou partie de la vie de la personne qu’il soutient. Il est ainsi souvent dérangé au téléphone ou amené à quitter précipitamment son poste de travail pour gérer une urgence. L’aidant vit dans une tension permanente.

Le salarié aidant prend des risques pour sa santé qui finissent par impacter sa vie professionnelle. Fatigue, surmenage et stress sont des symptômes fréquents du mal être de ces personnes qui tentent d’être tout aussi pleinement investies professionnellement que personnellement. Sur la durée, le salarié concerné s’épuise, enchaîne les arrêts de travail et risque de subir un burn out.

Afin d’éviter ces extrêmes, l’entreprise peut agir en amont, pour prévenir ces risques. Différentes modifications de l’organisation sont possibles. Nous en avons retenu trois. 

1 – Les horaires flexibles

L’aidant a besoin de pouvoir organiser facilement ses journées afin de gérer les urgences de son aidant. L’introduction de la flexibilité horaire lui donne cette possibilité. La solution peut être des plages élargies d’arrivée et de départ par exemple :

  • de 8 h 30 / 10 h 30, 16 h 30 / 18 h 30.
  • et/ou des pauses déjeuners plus longues.

Le salarié pourra ainsi venir travailler plus tôt ou plus tard certains jours. Il aura toute la souplesse nécessaire pour organiser son temps de travail et son temps d’aide sans courir de l’un à l’autre. 

2 – L’annualisation du temps de travail

Ce dispositif offre également de la souplesse aux salariés. Il permet, dans une certaine limite, de choisir ses heures et jours de travail dans une période de temps donnée. Le salarié peut décider d’avoir de longues plages horaires de travail pendant 15 jours puis de s’arrêter une semaine. L’annualisation peut également être utilisée par l’employeur pour mieux gérer les surcharges ou les creux d’activité.

Bon à savoir

Les horaires flexibles et l’annualisation du temps de travail doivent être mis en place par accord d’entreprise et nécessitent donc un dialogue en amont avec le Comité social économique (CSE) s’il existe ou avec les représentants des salariés. Ces dispositions peuvent être déjà prévues dans certaines professions par les accords de branche. 

3 – Les horaires individualisés

Les possibilités offertes par les horaires flexibles ou l’annualisation peuvent être insuffisantes pour répondre aux besoins du salarié aidant. Dans ce cas, une autre solution consiste à mettre en place des horaires individualisés.

Bon à savoir

Tout salarié peut demander à bénéficier d'horaires individualisés. L'employeur peut toutefois s'opposer à cette demande sauf pour les salariés aidants familiaux et les salariés handicapés.

La réduction du temps de travail

L’employeur a la possibilité, pour répondre aux besoins d’un salarié aidant, de proposer une réduction du temps de travail. Celle-ci peut être permanente ou avoir une durée limitée.  En effet, la situation d’aidant n’est pas figée dans le temps.

La réduction du temps de travail peut être également lissée sur l’année. Par exemple, le salarié a un temps de travail réduit à 4/5. Il continue toutefois de travailler à plein temps pour accumuler des jours de récupération. Ceux-ci pourront être pris tout au long de l’année au moment où il en aura besoin pour être auprès de son aidé.

Informer ses salariés des dispositifs nationaux de congés spécifiques

Il existe plusieurs possibilités pour le salarié de prendre des congés pour pouvoir s’occuper d’un proche qui a besoin d’une présence à plein temps. Les trois principaux dispositifs sont :

  • Le congé proche aidant qui permet de prendre 3 mois de congé, renouvelables jusqu'à 1 an sur toute la carrière en bénéficiant d’une allocation journalière de la Caisse d’allocations familiales.
  • Le congé de solidarité familiale : il est également d’une durée de 3 mois. Il fait l’objet d’une allocation journalière pour les aidants accompagnants une personne en fin de vie.
  • Le congé de présence parentale soit un crédit de 310 jours de congés sur une période de 3 ans. Ce congé ouvre également droit à une allocation spécifique.

Pour en savoir plus : la fiche pratique du site

La mise en place du télétravail

Les salariés aidants représentaient 26 % des personnes en télétravail en 2019 selon la deuxième étude sur le télétravail de Malakoff Humanis. Ce mode d’organisation du travail correspond bien aux aspirations des collaborateurs de mieux concilier vie privée et vie professionnelle.

Un accord de télétravail dans l’entreprise permet de répondre aux besoins de tous (30 % des salariés en bénéficient en décembre 2020 selon le dernier baromètre annuel du télétravail de Malakoff Humanis paru en février 2021) et d’offrir au salarié aidant une souplesse appréciable.

Il se négocie de la même façon que l’aménagement du travail :

  • avec le CSE
  • ou les représentants des salariés.

A noter : Les accords de branche concernant le télétravail sont de plus en plus fréquents

Près de 1 000 auraient été signés fin 2020 selon le site Légisocial. Cette tendance est liée au développement de ce mode d’organisation depuis le début de la pandémie Covid-19.

C’est pourquoi un accord national interprofessionnel sur le télétravail a été signé entre les organisations représentatives des employeurs et des salariés le 26 novembre 2020. Il vise à favoriser le développement de ce mode de travail et définit les éléments clés à prendre en compte dans la négociation au sein des entreprises.

D'autres possibilités d’aménagements favorables aux aidants

L’employeur peut trouver d’autres solutions pour faciliter l’intégration des salariés aidants : comme la mise en place d’un Compte épargne temps (CET), de mobilités internes, etc.

Pour aller plus loin sur les autres solutions d’aménagements du travail des salariés aidants

Les entreprises couvertes par Malakoff Humanis en prévoyance peuvent bénéficier de notre dispositif Aides aux Aidant. Il prévoit notamment une meilleure prise en charge des congés légaux et l’accès à des services pour gérer le quotidien.

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