Vulnérabilités des salariés : quel rôle pour l’entreprise ?

Dans toute entreprise, il peut y avoir des salariés en situation de vulnérabilité ponctuelle ou durable. Prévenir les risques de fragilité et accompagner ses salariés fait partie des actions que doit mener l’entreprise pour préserver sa performance sociale et économique. Nous vous proposons de mieux comprendre ce phénomène pour mieux l’appréhender dans votre gestion quotidienne.

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Les vulnérabilités : de quoi parle-t-on ?

Etre vulnérable c’est être exposé ponctuellement ou dans la durée à un risque de fragilité. Dans le monde de l’entreprise, il est important de distinguer les vulnérabilités personnelles des vulnérabilités professionnelles.

Les vulnérabilités d’ordre personnel recouvrent par exemple :

 Celles d’ordre professionnel concernent :

  • la maladie professionnelle ou l’accident de travail,
  • les conditions de travail éprouvantes sur le plan physique ou psychologique,
  • les difficultés de conciliation vie professionnelle/vie personnelle,
  • l’usure professionnelle,
  • la perte de sens,
  • l’épuisement professionnel.

Vulnérabilités et Covid 19

Face à la pandémie, le gouvernement permet à l’employeur de placer, si nécessaire, en activité partielle les salariés présentant des vulnérabilités afin de les protéger de la maladie. Un décret de mai 2020 établit la liste des personnes et pathologies concernées.

Parmi celles-ci, notons :

  • les salariés âgés de plus de 65 ans,
  • ceux présentant des pathologies cardiovasculaires, un diabète non équilibré, une insuffisance rénale ou encore une pathologie chronique respiratoire,
  • les personnes obèses,
  • les personnes traitées pour un cancer,
  • les personnes souffrant d’immunodépression chronique ou liée à un traitement,
  • les femmes enceintes au troisième trimestre.

Ce dispositif est applicable depuis le 1er mai 2020.

Qui est concerné par les vulnérabilités ?

Un salarié sur deux d’après les résultats de notre étude Malakoff Humanis/Harris Interactive : 55 % des salariés déclarent actuellement vivre au moins une situation de fragilité personnelle ou professionnelle.

En tête des fragilités les plus souvent déclarées : la maladie notamment de longue durée et l’épuisement professionnel. Des résultats en lien avec l’allongement de la vie professionnelle notamment.

L’existence de vulnérabilités est également constatée par les employeurs. 44 % estiment qu’au moins une personne dans leur entreprise est actuellement en situation vulnérable d’ordre professionnel. Et près de 7 sur 10 a identifié un collaborateur ayant des fragilités personnelles.

Ces chiffres comparables aux données de l’étude de 2018 confirment que la vulnérabilité est bien devenue un sujet de préoccupation dans l’entreprise.

Quelles conséquences sur la vie de l’entreprise ?

Un salarié se sentant fragilisé va avoir plus de mal à accomplir les tâches dont il est responsable. 6 sur 10 estiment que leur situation a un effet sur leur vie professionnelle. Et les collègues sont souvent les premiers témoins et les premiers impactés par la situation. Par exemple, un arrêt de travail soudain et long d’un salarié peut augmenter la charge de travail de son équipe.

Cet impact des vulnérabilités sur la performance est également perçu par 4 dirigeants sur 10. Ils notent ainsi une baisse de l’engagement ou de la productivité de la personne et un effet sur l’ambiance de travail.

Que peut faire l’entreprise pour prendre en compte les vulnérabilités ?

La performance sociale de l’entreprise, c’est-à-dire sa capacité à créer un cadre de travail inclusif, accueillant toutes les différences, est un facteur de performance économique. 53 % des dirigeants en sont convaincus.

Prendre en considération les vulnérabilités de ses salariés est aussi un moyen de conserver et d’attirer des compétences précieuses pour le développement de l’entreprise. Surtout, la majorité des salariés – soit 8 sur 10 - souhaitent que leur entreprise agisse face à leurs situations de fragilités.

Il s’agit donc pour l’employeur d’utiliser tous les leviers à sa disposition pour prévenir les risques et accompagner les personnes vulnérables :

  • améliorer la qualité de vie au travail,
  • développer la prévention des risques professionnels,
  • mettre en œuvre la formation et la reconnaissance des salariés,
  • favoriser la conciliation vie privée/vie professionnelle,
  • accompagner les collaborateurs présentant des vulnérabilités.

Par où débuter ?

Dès qu’un salarié montre des signes de vulnérabilité, le rôle du manager est d’échanger avec lui. Il est ici fondamental de créer les conditions d’un dialogue bienveillant pour chercher des solutions. Une solution négociée évite la stigmatisation car c’est la crainte de 40 % des salariés et c’est également le premier frein à toute action. Un accompagnement pourra ensuite être élaboré et mis en place.

Ces échanges peuvent être l’occasion pour le manager d’orienter le salarié vers les bons intervenants : services RH, médecine du travail, etc.

Au-delà de la situation spécifique d’un salarié, les actions visant les vulnérabilités doivent, pour être pleinement efficaces et favoriser le bien-être au travail, s’inscrire dans la durée. Multifactorielles, elles doivent prendre en compte l’ensemble des déterminants des fragilités. Pour préserver le capital humain de l’entreprise, il faut, au préalable, évaluer les signes de vulnérabilité et les situations à risques.

Des outils existent pour vous aider à combiner performance sociale et performance économique : découvrez notre démarche Diagnostic et Protection du Capital humain et les actions spécifiques de Malakoff Humanis pour accompagner les vulnérabilités de salariés à travers son réseau de spécialistes en accompagnement social.

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